

Black Maroû est une exposition itinérante d'un collectif d'artistes plasticiens à géométrie variable, sur la thématique originale du maroû, le chat errant du Borinage.
Le collectif est actuellement composé de Thérèse-Marie Rossi, Louise Delattre, Romina Remmo, Sabri Kasbi, William Gossart, Jean-Marc Leenders, Albine Hanneton, Jean-Marie Mahieu, Bruno VandeGraaf, Samuel Delcroix, Josna, Gil Fourneaux, Sophie Devos, Thierry Lenoir, Stephen Vincke, Frédéric Buchet, Karene Goblet, Gérard Adam, Arnaud Stouffs, Isabelle Desaulty, Vincent Algrain, LH.
(Liste susceptible d'être modifiée en cours d'exposition.)
Du mercredi 3 septembre au mercredi 10 septembre > brasserie « Da Maxantoine », Épicentre à Frameries
Du mercredi 10 septembre au mercredi 17 septembre > café « Au Mayeur - Chez Greg », place de Quaregnon
Du mercredi 17 septembre au mercredi 24 septembre > café « Au Bouchon », place de Pâturages
Du mercredi 24 septembre au mercredi 1er octobre > « Au Ropieur », place de Mons
Du mercredi 1er octobre au jeudi 16 octobre > Bibliothèque de Jemappes, rue Félix Reghem à Jemappes
Du jeudi 16 octobre au jeudi 23 octobre > Maison du Peuple de Bougnies
Du jeudi 23 octobre au jeudi 30 octobre octobre > « La Table d’Auguste », rue Leman à Dour
Du jeudi 30 octobre au jeudi 6 novembre > « La Flamme », place de Frameries
EXPOSITION FINALE des oeuvres originales du 8 novembre au 7 décembre > Le magasin de papier, rue de la clef à Mons.







Détails des oeuvres de Gérard Adam, William Gossart et Sabri Kasbi.
LOUISE DELATTRE (Colfontaine)
Louise Delattre, est une artiste originaire de Colfontaine. Ses médiums de prédilection sont le dessin et l’aquarelle. Son travail explore, le plus souvent, des thèmes comme le quotidien, la nature et les matières textiles.
JEAN-MARC LEENDERS (Eugies)
C’est en Asie où j’ai vécu 20 ans que je découvre l’envie de capter des moments de vie, de fixer ces moments fugaces qui font notre existence. Le temps ne s’arrête jamais mais l’appareil photo peut lui voler l’instant. Je profite de mes voyages pour apprendre à capter les différences, la beauté des choses, l’insolite parfois, le surprenant du monde. J’ai travaillé en free-lance pour des magazines, réalisé des expositions sur la Corée, l’Argentine, le Maroc, les Etats-Unis. Depuis une dizaine d’années, je couvre des festivals de danse, des concerts et autres événements. J’accueille dans mon studio à Eugies tous ceux qui souhaitent être face à mon objectif et se découvrir sous un angle nouveau.
ISABELLE DESAULTY (Mons)
Isabelle Desaulty est une artiste aquafortiste d'ici et d'ailleurs. Elle met l'art de la gravure au service de son imaginaire, fait danser ses idées sur des papiers de coton et nous partage ainsi ses visions poétiques.
Isabelle a été reconnue pour sa pratique, par l'office des métiers d'art de la Province de Hainaut depuis 2025.
KARENE GOBLET (La Bouverie)
Karene Goblet se définit comme une esthète survolant différents médiums tels que la photographie, le dessin, la sculpture... avec une désinvolture féconde.
Son oeuvre « Le chat fâché » apparaît sur l’affiche de l’exposition Black Maroû.
VINCENT ALGRAIN (Cuesmes)
Le travail à la fois idéaliste et granuleux de ce photographe originaire de Cuesmes est proche de l’expression des cinéastes de l’âge d’or du cinéma français: Duvivier, Tourneur, Pujol… Son travail le plus connu consiste en 180 cyanographies numériques (type C-4) à caractère documentaire à propos de la toupie crétoise, pratique sexuelle qui nécessite du poivre, de la muscade, et une bonne cuillère à soupe de pistou.
STEPHEN VINCKE (Frameries)
Photographe de plateau et de reportage, opérateur culturel, auteur à ses heures, et amateur de café. La fantaisie du wallon et la rigueur du flamand.
THIERRY LENOIR (Saint-Vaast)
Graveur sur lino et bois – cet artiste utilise avec une rare vigueur la rudesse de ce procédé pour en dégager des images déclinées sur le mode de l’excès et de la dérision. Choquant dans ses propos et ses sujets, Lenoir est avant tout un provocateur qui tente de secouer l’indifférence de nos regards face aux exclusions et aux malaises sociaux qui hantent nos ville "démocratiques" (Catherine de Braekeleer, 2005).
WILLIAM GOSSART (Eugies)
Graphiste passionné et amoureux de ma région du Borinage, je passe des heures à illustrer son histoire, ses habitants, son architecture et bien plus encore. Tout cela à travers mon style cartoon, mes croquis et le logiciel Illustrator.
GÉRARD ADAM
Gérard est un artiste polyvalent qui explore avec passion les mondes intérieurs à travers la photographie, la gravure et le dessin.
Co-fondateur de collectifs innovants tels que PHOBIE et Lueur Fauve, il poursuit une démarche novatrice où se rencontrent photographie et gravure.
SAMUEL DELCROIX (Colfontaine)
Photographe qui déambule dans la rue, la nature, et les bords de mer, Samuel Delcroix est originaire de Colfontaine.
Son approche est contemplative. Il n'est pas à l’affut de "l’instant décisif ». Il cherche la beauté dans les détails apparemment insignifiants de la vie quotidienne.
SABRI KASBI
Sabri Kasbi fait beaucoup de choses et plein de trucs mais il aime surtout faire de la bande dessinée et des illustrations, enfin, quand il peut. Il fait de son mieux.
ROMINA REMMO (Jemappes)
Le travail de Romina Remmo naît de l’attention portée aux détails et aux failles, à la sensualité où l’ordinaire se transforme en mystère. Elle explore ces interstices à travers la peinture, le dessin, la toile et le fil, en tissant une écriture intime où matière et geste se répondent.
THÉRÈSE-MARIE ROSSI
Artiste multipalettes, Thérèse-Marie explore la relation à soi et aux autres à travers l'art. Sa mission : aider chacun·e à reconnecter avec son essence créative et à faire briller sa lumière intérieure.
GIL FOURNEAUX
Gil Fourneaux est tatoueur.
Il a à l’origine du logo « Black Maroû » (une collection de BúRù éditions), lui-même à l’origine de l’exposition itinérante « Black Maroû »
JOSNA DIRICQ (Mons)
Josna Diricq, artiste montoise, a fait de la gravure sur lino son langage privilégié.
Depuis toujours, elle aime creuser la matière pour y dévoiler ses idées, ses émotions, ses instants de vie. Loin de se limiter à l’empreinte imprimée, elle détourne le processus traditionnel et érige la plaque de lino elle-même en œuvre d’art : colorée, vibrante, encadrée, elle devient une pièce unique.
BRUNO VANDEGRAAF
Né le 13 février 1965. Etudes en illustration à l’E.S.A.P.V (Mons). Bruno VanDe Graaf est un artiste peintre qui s’inspire des lieux abandonnés et des friches industrielles. À travers ses toiles, il montre l’absence de vie et le vide qui marquent nos paysages du quotidien. Ses séries comme En attente ou J’habite une ville fantôme traduisent une modernité fragile et désenchantée. Avec ses couleurs et ses formes épurées, il invite à regarder autrement ces espaces oubliés, porteurs d’une possible renaissance.
ALBINE HANNETON
Chipoteuse à temps partiel, démembreuse périodique de poupées, enfile des perles quand ça l’arrange.
Bientôt les bios de Frédéric Buchet, Arnaud Stouffs, Jean-Marie Mahieu, LH...
Les (petites) bios des artistes...
Mon grand-père travaillait comme ajusteur usineur sur le site Carbochimique à Tertre. Il s’y rendait à vélo, un beau vélo bleu de la marque Alcyon. Au retour du travail, le soir, arrivé en bas de l’avenue du Champ de Bataille à Jemappes, « aux quatre pavés », il mettait pied à terre et remontait tranquillement la rue dont le dénivelé était devenu trop abrupt pour son genou affaibli par une mauvaise chute . Ma maman âgée d’environ 12 ans et ma grand-mère l’attendaient « au coi », comme disait cette dernière, près du poêle rougeoyant rempli d’anthracite. Une attente silencieuse, entre chien et loup, imprégnée de l’inquiétude qu’avait laissé derrière elle, en guise de stigmate, la guerre à peine terminée.
Mais mon grand-père avait un ange gardien qui l’attendait chaque jour perché sur un mur d’enceinte à quelques dizaines de mètres de leur petite maison de rangée. Cet ange n’était autre qu’un doux minoû noir aux yeux vert pâle. Quand mon grand-père arrivait à sa hauteur, il sautait et atterrissait sur la selle, puis se mettait à ronronner en frottant sa tête sur son bras. Et ils arrivaient ainsi ensemble.
Une fois rentré, le petit dieu du logis allait rejoindre l’une de ses places de prédilection : l’accoudoir du fauteuil juste à côté du feu bouillant ou le rebord de la cheminée. Il va sans dire que ce chat était castré et si la patience et la douceur de mon grand-père avait joué dans leur complicité, le fait qu’Arille, son meilleur ami, ait été boucher, y était sans doute aussi pour quelque chose...
C’était un vrai « chat de maison » comme disait ma grand-mère. Tellement casanier que lorsqu’ils avaient déménagé à Quaregnon, il avait fallu aller le rechercher plusieurs fois avenue du Champ de Bataille et user de stratagèmes pour le désorienter et l’acclimater à sa nouvelle demeure.
Si ma grand-mère aimait les « chats de maison », elle maudissait les chats errants qui pullulaient dans le quartier, surtout ces mâles efflanqués, borgnes, balafrés qui, s’ils étaient noirs, étaient même assimilés au diable qu’elle appelait « le courbin ». Si un maroû venait marquer indécemment son territoire d’un jet d’urine nauséabonde dans sa cour proprette, elle le pourchassait en criant tandis que notre minoû l’observait derrière la fenêtre le regard arrondi d’effroi.
On n’ose imaginer à quel point son esprit chaste était heurté lorsque dans la touffeur d’une nuit d’été, elle était réveillée en sursaut par les feulements furibonds de maroûs en train de s’écharper, entrecoupés des vocalises de chattes lascives, vocalises qui trouvaient leur point d’orgue dans un cri post coïtal au bout d’une nuit d’enfer…
Stupre ou chasteté, minoû ou maroû, c’était là le dilemme de toute l’humanité et de façon plus cuisante encore dans nos régions de labeur et d’estaminets où il a fallu les efforts conjoints de l’église et de l’état pour domestiquer l’ouvrier prompt à la beuverie, l’indiscipline et aux activités récréatives jugées immorales...
Aujourd’hui, si je regarde avec plaisir et réconfort mon « chat de maison » qui ronronne au coin du feu, j’éprouve de la tendresse quand au détour d’une ruelle pavée et tortueuse j’aperçois un maroû qui s’enfuit, je salue là un vieux frère qui me rappelle précieusement qu’il ne faut pas trop céder aux bonnes mœurs et à la domesticité.
"Sauvagerie et domesticité,
maroû vs minoû"
par Monsieur Vincent
Contact: ardeyonasbl@gmail.com
Créée en mars 2024, Ardeyon (asbl) a pour but de redéfinir le territoire borain en explorant pas à pas le mystère de sa nature volatile.

